Agir 25-250 / 2006
A 25-second segment excerpted from a 25-minute video showing a 25-year old’s face, isolated and stretched so that it is slowed down to 250 seconds. The stretched image is constituted through successive layering. Agir is part of Interval, a project in progress, where one representative from each age year (between 10 and 60) repeats their age for a period in minutes equal to their age (for example, a 50 year old repeats the number 50 for 50 minutes).
Blockers / 2004
His toes in her nostrils. Her toes in his nostrils.
Crackers / 2001
The sound of joints (fingers, neck, back, knees, elbows, ankles, hips, jaws, toes, etc.) cracking. Crackers. Crackers began in 1997 as residency project for Gallery 101 in Ottawa. Participants were solicited through the radio, classified ads in the weekly paper, and via the Gallery’s membership. The recording sessions consisted of an interview succeeded by a cracking session. Participants: Justine Akman, Tony Daye, Marguerite Dehler, Sarah Dobbin, Vera Greenwood, Germaine Koh, Louise Levergneux and Michael Sutton.
Cris-cris : zone Artaud / 1998
A portrait of Antonin Artaud in collaboration with sound artist Gregory Whitehead. First released on the vex CD (Quebec City: OHM éditions, 1998).
Hole in the Head / 1996
Of the 61 pieces on the CD Hole in the Head, five were selected which highlight voice, text and noise.
<< I >> / 2003
Audio piece composed entirely of sounds produced by the eyes of Aleksandr P. Thibaudeau as manipulated by himself. The sounds from this recording session were then manipulated by Christof Migone. First released on the compilation CD noli me legere… to Maurice Blanchot CD (Lisbon: sirr-ecords, 2004).
In Sink (for Justin Timberlake) / 2003
Empty CD jewel cases left in bathroom and kitchen sinks for variable durations (10, 20, 30 days). Part of the ||coverwithoutarecord|| series for squint fucker press.
je me te parle / 1995
A voice speaks through someone else’s voice, of nothing in particular. There is no script. The voice speaks into the headphones of the other voice. The second voice is instructed to repeat only what the first voice says, but that doesn’t always work, the ventriloquism is not quite perfect. The second voice reacts to what it hears at the same time as it repeats it. Sometimes the voice loses track of the words, sometimes it starts laughing, sometimes it doesn’t understand. Voice: Dorothée Morat. First released on compilation Radio Folie/Culture CD (Québec City: OHM éditions, 1996).
Microfall / 2006
Remnants of a gallery action where the artist drops a microphone from the ceiling. The action is repeated until the microphone breaks into pieces and no longer works.
Microhole / 2006
The artist hits a gallery wall with a microphone until the wall yields under the pressure of this repeated action. The recorded action is played back through the hole in the wall.
Mille-feuilles / 2006
One thousand blank pages torn from books in my personal library. On each page I wrote the title and author of the mutilated book.
P / 2006
I said ‘P’ ito a tape recorder whenever I urinated at home, at friends’ homes or in public places until I had recorded 1,000 Ps. This took 149 days, from January 18 to June 25, 2005. The playback sequence of the Ps is determined by the original date and time of urination.
Poker / 2001
Two hands holding a variety of microphones scrape, scratch, pinch and poke eleven participants poker-faced in front of the camera. Participants: Katie Bethune-Leamen, Crys Cole, Michel F. Côté, Anni Lawrence, Éric Létourneau, Jonathan Parant, Leila Pourtavaf, Sam Shalabi, Marie-Douce St-Jacques, Alexandre St-Onge and Roger Tellier-Craig.
Quieting / 2006
Random playback of a recording of the cannon that is fired every day at noon from the Citadel in Halifax, Nova Scotia. First released on Quieting CD (Montréal: Alien8 Recordings, 2000).
Surround (360 objects) / 2006
Three hundred and sixty revolutions of 360 degrees, each with a different household object.
Snow Storm / 2002
Two cameras, one close-up of hair being vigorously scratched by hands, the other aimed at the crotch and legs on which the dandruff is falling. The whole lower body shakes in unison with the scratching hands. A lapel mic is attached to a hand and feeds the sound to one of the cameras. The mic wire dances in front of the scalp ‘snow’ and the shaking pelvis.
South Winds / 2002
Playback of excerpts from the cd South Winds (Montréal: Oral, 2003). South Winds presents the results of a recording session Christof Migone undertook in 2002 with le Pétomane (Joseph Pujol 1857-1945).
Spit / 1997-2003
I spat and preserved it in a bottle which was corked once it was filled.
vex / 1995
Elements of a performance based on Vexations, Erik Satie’s 1893 composition. Satie’s instructions for the piece are: “to be repeated 840 times, you must prepare yourself beforehand in the utmost silence, by some serious immobilities.” This version lasted 840 minutes (14 hours) and consisted of splicing 840 times with 840 razor blades the reel to reel tape of a prior recording by Christof Migone done live on radio where he counted to 840 accompanied with the incessant repetition of the last note of Satie’s Vexations from the locked groove of a vinyl record. The playback of the recording: 27 min 4 s.
DVD content:
– Evasion (2001) 8 min 48 s
– Poker (2001) 12 min 7 s
– Surround (2006) 57 s
– Snow Storm (2002) 6 min 6 s
– P (2006) 1 min
REVIEWS
• Esse (No. 60, pp. 50-53), feature article by André-Louis Paré
Une bonne partie de notre vie se passe
à boucher les trous, à remplir les vides,
à réaliser et à fonder symboliquement le plein. Jean-Paul Sartre (1)
Artiste pluridisciplinaire, s’intéressant autant à la performance, à la vidéo, à l’installation, à l’écriture qu’à l’enregistrement d’œuvres sonores, Christof Migone rejoint, par sa production, plusieurs publics fréquentant diverses scènes artistiques. Mais le fait de rassembler dans un même lieu plus d’une vingtaine de ces œuvres, dont les plus anciennes remontent à 1995, est aussi une excellente occasion d’apprécier la cohésion qui se dégage de l’ensemble de son travail. Intitulée Trou, cette exposition, proposée par la commissaire Nicole Gingras, voulait en effet montrer l’importance de certaines préoccupations de l’artiste qui se situent, principalement, au niveau du corps. Mais quel corps?
Parmi les œuvres, deux installations sonores furent le résultat de performances réalisées dans la galerie en vue de cette exposition. Microfall est composée d’une plaque de carton-mousse de polyuréthane sur laquelle sont déposés les restes d’un micro, conséquence de sa chute répétée, causée par l’artiste juché sur une échelle de quatre mètres. Un haut-parleur suspendu au-dessus des fragments du micro transmet l’enregistrement sonore lors de cette action. Une autre installation intitulée cette fois Microhole laisse voir un trou dans un mur. Ce trou est le résultat de plusieurs coups donnés par l’artiste avec un micro sur une des cimaises de la galerie. Désormais inutile, le micro est étalé sur le sol devant le trou bien visible. Un enregistrement sonore de l’impact du micro sur le mur est diffusé par un haut-parleur installé derrière le mur. Dans la monographie qui accompagne cette exposition, des photographies témoignent, pour chacune de ces actions, des gestes répétés de Migone en vue de parvenir à ces expériences sonores issues de la destruction de ces deux micros.(2)
Certes, toute œuvre requiert de la part de l’artiste une action quelconque, mais chez Migone, grâce aux enregistrements sonores, cette présence au niveau du geste n’est jamais totalement en retrait de l’œuvre. En effet, bien que parfois absent au niveau de la présentation, son corps avec toutes ses ressources est souvent à la base de son travail. Par contre, il arrive aussi qu’il s’agisse de celui de certains collaborateurs. En somme, souvent mis en scène, le corps humain est toujours considéré comme quelque chose d’impersonnel. Il est avant tout une matière vivante à explorer en vue de mettre à profit ses capacités sonores. C’est pourquoi il y a, chez Migone, une fascination pour les instruments d’amplification, notamment le microphone et le haut-parleur, qui sont techniquement des extensions du corps comme source sonore. Or, s’il émet des sons, ce n’est pas uniquement parce qu’il est, comme tout objet, une surface à partir de laquelle on produit des sons, mais plutôt, comme le titre de l’exposition l’indique, parce qu’il est un organisme vivant traversé par les multiples orifices que sont la bouche, les narines, les yeux, les oreilles, l’urètre, le vagin et l’anus.
Ces orifices sont des lieux de passage, des lieux d’absorption et d’excrétion, nécessaires à la survie ou au plaisir, et c’est justement parce qu’ils fonctionnent comme des lieux d’échange entre le corps et le monde ambiant que ces trous sont aussi les points les plus sensibles de notre être corporel. Par contre, soyons clairs, le travail de Migone ne fantasme pas sur le corps libidinal. Dans l’exposition Trou, ces ouvertures sont présentées comme des cavités, certes intimes, mais qui d’un point de vue artistique sont considérées uniquement comme des espaces de création. Autrement dit, comme orifices corporels, les trous anticipent surtout le potentiel créateur du corps. Par exemple, une autre installation sonore intitulée South Winds présente un haut-parleur déposé sur le sol et que l’on a saupoudré de talc. La vibration obtenue par les sons qui y sont diffusés produisait parfois un léger souffle capable de propulser le talc autour du haut-parleur. Mais ce qui peut faire sourire le spectateur, c’est de savoir que les sons entendus sont extraits d’un disque produit en 2003 intitulé également South Winds. Il s’agit en fait d’un hommage au célèbre pétomane, Joseph Pujol (1857-1945) qui s’est rendu célèbre avec ses numéros sonores provenant de ses flatlences. Ainsi, cet enregistrement fait du corps humain un instrument qui émet des sons. Mais on peut dire également que ces gaz expulsés hors du tube digestif par l’anus sont en étroite parenté avec la bouche, cette machine à broyer les aliments. D’ailleurs, parmi tous les trous, la bouche est une ouverture privilégiée. Elle est l’orifice par excellence.
Dans L’être et le néant, Jean-Paul Sartre analyse d’un point de vue phénoménologique notre rapport au trou. Pour lui, tous les trous sont des bouches que l’on peut obstruer, colmater, bloquer. Les trous sont en quelque sorte des néants à combler. Fondamentalement, comme être-au-monde, l’existence humaine a «tendance à remplir».(3) On a eu beau dans la tradition métaphysique occidentale, privilégier la bouche comme organe de l’expression orale et de la pensée, il n’en demeure pas moins, selon Sartre, que c’est avant tout un trou qui, en désirant se remplir de l’autre, nous unit au reste du monde. L’enfant, par exemple, porte tout à sa bouche dès les premiers moments de sa vie. Alors qu’il est, comme être troué, existentiellement ouvert au monde, il tente de devenir un bloc hermétique. Or, même si les trous sont aussi parfois chez Migone des espaces à combler, ce n’est pas pour nier notre ouverture au monde, bien au contraire; c’est surtout pour explorer dans un contexte souvent ludique les diverses ressources du corps.
Dans la courte vidéo Blockers (2004-2006) on voit justement deux visages – celui d’un homme et celui d’une femme – dont les narines sont obstruées par les orteils de l’autre. Autre vidéo, mais cette fois-ci accompagnée d’un enregistrement sonore,Poker (2001) présente un diptyque où apparaissent divers visages de collaborateurs qui se sont prêtés au jeu des effets sonores de différents micros sur leur épiderme, mais aussi sur les yeux, les narines, les sourcils et les lèvres. Toujours sous forme de diptyque, la vidéo Snow Storm (2002) montre sur une première image les mains de Migone frottant vigoureusement sa chevelure, ce qui a pour effet de produire des pellicules que l’on voit dans une deuxième image en train de tomber sur son pantalon, mais aussi sur le sol. Mais bien avant ces vidéos, la bouche comme orifice a eu aussi droit à quelques performances. Dans The Tenor & the Vehicle, une vidéo de 1995, l’artiste se filme en gros plan avec un micro dans la bouche qu’il va mâcher, sucer et mastiquer durant près de cinq minutes. Ce sera encore plus spectaculaire dans The Release into Motion (2000) où Migone garde en bouche une tomate prise dans un bloc de glace durant plus de 39 minutes. Au fur et à mesure que le temps passe, la glace se liquéfie libérant ainsi la tomate qui se mélange et se transforme peu à peu, grâce à la chaleur émise par la bouche, en une masse molle et informe.
Ces performances sont des sortes de rituels bizarres qui à chaque fois impliquent des considérations sur le plan de la durée, mais aussi de l’endurance. Par exemple, la vidéo Evasion or how to perform a tongue escape in public (2001) montre un gros plan d’une langue sortie de sa cavité buccale. Mais en la maintenant à l’extérieur de la bouche pendant plus de neuf minutes, la langue oscille, vibre et déglutine de la salive. Lorsqu’elle est dans la bouche et qu’elle mastique les aliments, la langue est un organe essentiel pour le goût. Dans cette vidéo, elle devient objet d’un pur exercice qui à force d’être regardé peut aussi déranger. C’est que l’aspect grotesque de cette action est loin de ce que l’on entend depuis Kant par goût esthétique. L’esthétique classique n’a pas de goût pour ce genre de langue, ni pour toutes matières liquides ou visqueuses provenant du corps. Autre exemple : P (2006), une vidéo où un fond noir est ponctué de la lettre P qui apparaît de diverses manières. Ces apparitions orchestrées coïncident au son P que l’artiste a prononcé à chaque fois qu’il urinait, et ce pendant 149 jours, ce qui totalise pour la vidéo 1 000 P. Enfin, Spit (1997-2003) est la collection de multiples crachats que Migone a déposés dans une bouteille de verre transparent, laquelle trônait joliment sur le sol au centre de la galerie.
Comme on le voit avec Spit, certaines œuvres sont aussi de l’ordre des objets abjects résultant d’interventions faites au quotidien par l’artiste. Mais, il y a mieux. Par exemple, In Sink (2003) présente une série de boîtiers de disques compacts vides laissés dans un lavabo pour des périodes de temps variables, ce qui leur donne divers degrés d’opacité. Il y a aussi Mille-feuilles (2006), qui correspond à un empilement de 1 000 pages de différents formats extraites de livres appartenant à l’artiste. Sur chacune de ces pages, Migone a inscrit le titre de l’ouvrage et le nom de l’auteur du livre mutilé. Ces mises en scène d’objets s’inspirent du monde de l’artiste, elles symbolisent l’importance des mots quand ils se font littérature et des sons lorsqu’ils deviennent musique. Mais les objets qui occupent une place anodine dans nos vies sont incommensurables. C’est ce monde qui nous entoure que la vidéo Surround (360 objects) (2006) nous fait voir en partie. Elle consiste en la présentation de 360 objets présentés sur un écran divisé en 36 sections. Pendant qu’il les tient dans l’une de ses mains, l’artiste filme ces divers objets en exécutant 360 révolutions sur lui-même. Ces objets ne sont pas détachés de l’univers corporel de l’artiste, ils sont en quelque sorte son monde, celui à partir duquel l’art devient une forme de vie.
Pendant longtemps, dans le geste de la création, le corps réel fut mis entre parenthèses. Constamment représenté en peinture ou en sculpture, le corps vivant devait se soumettre à des critères esthétiques. Nietzsche est sans doute le premier à avoir décrié les contempteurs du corps, ceux qui traditionnellement ont nié son potentiel créateur.(4) Or, ce potentiel s’inscrit dans la chair, dans le corps incarné à partir duquel il est permis de repenser une esthétique du corps. Bien sûr, cette esthétique est à mille lieux de celle que promeut aujourd’hui l’industrie cosmétique. L’esthétique dont il est question rejoue les catégories qui structurent la forme. En ce sens, elle réfère à ce que Nicole Gingras dans son essai appelle, à la suite de Georges Bataille, l’informe.(5) Qu’il s’agisse, en effet, de la salive, des pellicules, des pets, de l’urine ou des diverses cavités du corps capables de produire des sons, tout cela appartient à une mise en œuvre du corps réel, qui dégrade, déforme et transgresse la forme.
Il reste que la forme par excellence est la figure humaine. Celle qui tente de nous distinguer du monde animal. C’est de cette figure humaine dont il s’agit dans la vidéo Agir (25-250) (2006). Mais justement celle-ci nous sera montrée que défigurée grâce à un procédé technique. À partir d’un enregistrement vidéo d’une durée de 25 minutes, Migone en a isolé un extrait de 25 secondes qu’il a par la suite ralenti sur une durée de 250 secondes. Dans le cadre de Trou, c’est cette vidéo d’un peu plus de quatre minutes qui sera présentée. L’effet produit un portrait flou d’une jeune fille de vingt-cinq ans. Un portrait qui bouge constamment, dans lequel ce qui se forme est toujours sous le signe de l’informe, de ce qui excède la forme. L’esthétique du corps chez Migone passe par cette mise en mouvement des formes, et qui dit mouvement des formes, dit aussi passage. Dans la vidéo Agir, celui-ci est visible grâce à des prouesses techniques; mais, par ailleurs, les passages de la forme au difforme, de la forme à l’informe nécessitent souvent la présence d’ouvertures, d’orifices, bref de trous.
1. Jean-Paul Sartre, L’être et le néant, Paris, Gallimard, 1943, p. 705.
2. Trou, catalogue d’exposition, Éd. Galerie de l’Uqam, 2006.
3. Jean-Paul Sartre, op. cit. p. 705.
4. Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 1947, p. 51.
5. Trou, op. cit. p. 47.
• Vital Weekly (No. 564 Week 7), review by Frans de Waard.
The work of Christof Migone has been reviewed before in Vital Weekly, but it dealt always with one aspect of that work: the music, released on the compact disc that was reviewed. Migone however is also a visual artist, and much of his work is shown in his home town Montreal, so its likely that you or me didn’t see that work. Until now that is. With ‘Trou’ we don’t get the real thing, but it gives the idea. ‘Trou’ is compiled by Nicole Gringas and is an exhibition of various Migone multimedia works, such as films, installations and sound work. I could try to explain what his work is about, but it would mean I would have to retype Gringas book. In short, many of the works by Migone deal with body, with sound and with language. The body farts, makes the sound of cracking bones (both of these were used to make music), but also produced the installation ‘Spit’, which is a bottle of collected spit. Conceptual work, but it has a great visual and audio power. To make things more complete this hardcover book has DVD of various works. Of these all of them, except ‘P’ and ‘Surround (360 objects)’ deal with the human body. In ‘Poker’ we see two faces at the time and they are being ‘touched’ (‘poked’) for sound, which is kinda poetic. In ‘Snow Storm’ dandruff produces the title and in ‘Evasion’ we are confronted with the human tongue, but no doubt the small screen at home works less effective than the full screen in the gallery space. The films are quite short (ranging from less than a minute to twelve minutes), and open up the fascinating world of Christof Migone. Still not the real thing, as the exhibition is the real thing, but it’s a fine substitute.
• The WIRE (March 2007, p. 69), review by Brian Marley.
As Nicole Gigras, writes, in her introduction to the work of Montréal based installation and sound artist Christof Migone, the body is “a text… the raw material that the artist works with, that he cuts into fragments, transforms, manipulates.” In this he bears at least some comparison to Anontin Artaud, though Artaud’s performative expressiveness (a philosophically validated howl of existential pain) has little to do with the invasive procedures to which Migone subject himslef and others. His subjects’ acquiescence does little to ally this troubling aspect, yet there’s nothing in his writings, nor Gingras’s exegesis, that acknowledges it. Trou comprises an overview of this work from 1995-2006. Much of the book – a substantial and elegantly produced catalogue of 22 key works – consists of photographic stills of his installations. In themselves they convey little of what it must feel like to experience his installations in situ, but Gingra’s essay and Migone’s explanatory texts (both presented in English and French) add a uselul layer, and the 30 mintue DVD of five of the installations presents them to better advantage. One of the pieces on the DVD, Poker (2001) – a reference, I assume, to maintaining a ‘poker face’, ie to remain inexpressive – uses a split screen technique. Microphones of various kinds are stroked over and tapped over the faces of volunteers. The faces in each of the dual frames changes at irregular intervals, and the sounds vary according to whether a cheekbone is being tapped or an eyebrow stroked. About halfway through the piece there’s a snatch of field recording of adults and children, low volume, lo-fi and vague, the significance of which is obscure. For P (2006), Migone recorded the sound of himself saying “pee” everytime he urinated. There are 1000 tightly packed, chronologically sequenced utterances in the piece, which took 149 days to record. As well as the 60 second DVD version, there is, apparently, also a 60 minute version. While Migone repeatedly says “pee”, the letter dances around the screen. It’s an amusing piece, but of little consequence. What’s of greater importance, but acknowledged by the artist only in Poker, is how aspects of his work reduces people to the status of things to which things may be done. It hadly matters whether his subjects have agreed to be treated in this way: the result is dehumanising, which I suspect is not what Migone wishes to convey.