Stop.

(2008)

Curatorial project featuring PATRICK BEAULIEU (Montréal), SIMONE JONES & LANCE WINN (Toronto / Wilmington, Delaware), THÉRÈSE MASTROIACOVO (Montréal), CHARLEMAGNE PALESTINE (New York), SAMUEL ROY-BOIS (Vancouver), HELEN TAK (Gothenburg, Sweden).

Presented at the Leonard & Bina Ellen Gallery, Concordia University, Montréal, January 24 – March 1, 2008 as part of the position of Visiting Curator of Contemporary Art, 2007-2008. This was the second part of a two-part exhibition project which began with Start and produced a catalogue Start Stop. which includes the curatorial essay On Off..

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Thérèse Mastroiacovo, Untitled (John Baldessari, 1972) (2002 – ongoing)
 

Samuel Roy-Bois, J’ai entendu un bruit, je me suis sauvé / I heard a noise and I ran (2003)
 
 

Simone Jones and Lance Winn, Knock (2006)
 

Patrick Beaulieu, Bruissement (2007)
  

Helen Tak, The Beginning (2004)

Charlemagne Palestine, Island Song and Island Monologue (1976)
 

 
CURATORIAL STATEMENT

STOP., the determined terminal, the waning towards cessation—that final gasp of air. STOP., followed by a period adding closure to the arresting word. STOP. examines strategies of resolution and termination in the form of a heterogeneous mix of works that thrust the viewer towards the wall delimiting the finite and the infinite. The installations, objects and videos featured in STOP. plot endpoints and stage endgames. The appearance of corpses as well as the discussion of entrapment and mortality is broached with an implicit and incongruous irreverence. Whether marking an ultimate end or a momentary hold, STOP. acts as the snapshot of an incessant rhythm. The exhibition abounds in repetitions and multiplicities, all summoning abundance over paucity.

Entering the gallery, the visitor is faced by a phrase, repeated and piled. Thérèse Mastroiacovo’s Untitled (John Baldessari, 1972) (2002 – ongoing) presents a pile of Baldessari’s famous declaration, I will not make any more boring art, with the qualifier erased and converted into a lump. Samuel Roy-Bois, with the installation J’ai entendu un bruit, je me suis sauvé / I heard a noise and I ran (2003), proposes a room within a room within the main gallery space. Every surface of the interior room is thoroughly holed, it poignantly punctuates a blurring between inside and outside. The conventional frontal framing of a video projection is subverted in Simone Jones and Lance Winn’s Knock (2006), for the piece invests the room on several surfaces and thereby acquires virtual volume through its actual movement. In Patrick Beaulieu’s Bruissement (2007), a delicate and solitary leaf moves subtly, almost imperceptibly. It exhibits faint signs of life amidst an overwhelming funereal background. The Beginning (2004), the stop-animation film by Helen Tak, further accentuates the nocturnal ambience. The largely depopulated film foregrounds the sonic as a protagonist with its penetrating and pulsating room tones. Concluding the trajectory of the exhibition is an entrapment, in the form of a pair of video works by Charlemagne Palestine. Island Song and Island Monologue (both from 1976) stage a performative angst-ridden voyage where the refrain is I gotta get out of here! Confined by the island, fog and his own psychological demons, there nevertheless is hope, however faint, that seems to emanate from the journey: I don’t know where to go… I guess I’ll just stand here.

REVIEWS

Voir (Montreal, 31 janvier 2008), “Stop ou encore?” review by Nicolas Mavrikakis.
Christof Migone est artiste, mais aussi commissaire. Dans l’exposition STOP, il réunit des oeuvres où absence, disparition, vide et mort sont des présences.

Le commissaire d’exposition est-il devenu un mauvais metteur en scène? De nos jours, il ne faut pas seulement rassembler des oeuvres de qualité (condition tout de même importante, même si elle n’est pas toujours respectée), il faut savoir créer une ambiance. Ce désir de spectacle peut avoir ses effets pervers, mais n’est pas par essence une mauvaise chose. Il y a différentes façons de faire du théâtre…

Dans cette expo montée par Christof Migone, cette mise en scène est très réussie. Elle est digne d’un film d’horreur ou à suspens. La sonnerie de téléphone (dans la vidéo d’Helen Tak) répond à une scène de meurtre (dans l’installation vidéo de Jones & Winn), qui fait écho à la salle de bois étouffante (de Samuel Roy-Bois) transpercée de trous, comme criblée de balles, qui amplifie l’effet déjà inquiétant de la voie d’un homme répétant les mots “il faut que je sorte d’ici!” (dans un film de Charlemagne Palestine)…

Mais un commissaire est plus qu’un metteur en scène. En France, on parle souvent d'”auteur d’exposition”, même si des artistes, comme Buren, ont dénoncé cela. Disons que le commissaire doit être un interprète qui explique le sens ou (soyons plus réaliste) une partie du sens de l’oeuvre. Il doit élaborer une lecture de l’art et prendre parti dans les débats (artistiques, intellectuels, politiques…) de son époque. Et là encore Migone remplit bien sa mission. Dans une époque où l’art est pimpant et clinquant comme une pub Versace, il montre des oeuvres plus arides, dignes héritières de l’art conceptuel (l’intervention de Mastroiacovo sur la fin de l’art est superbe).

Ces pièces nous parlent d’un paradoxe que nous connaissons tous (en particulier en amour): l’absence est une présence plus présente que la présence. Migone souligne en fait un aspect de l’art conceptuel où ce n’est pas la dévalorisation du savoir-faire qui est si signifiante, mais la dépréciation et la disparition de l’objet. Quant au concept de rythmicité (énoncé dans le texte de présentation), il mérite des explications qui viendront certainement dans le catalogue (à paraître le 1er mars).